Le dernier
cri de Bonhomme Sept Heures
Merci
IA
Dans
le petit village de Saint-Crémence, une légende
terrifiante hantait les enfants depuis des
générations:
celle du Bonhomme Sept Heures.
Les anciens parlaient d’un homme vêtu
d’un grand
manteau noir, un chapeau enfoncé sur la tête, et
une canne
noueuse qu’il utilisait pour frapper le sol, comme un
avertissement.
Il n’attrapait que ceux qui osaient défier la
tombée de la nuit.
Mais pour Émile et sa petite sœur Clara, ce
n’était qu’une histoire de
grand-mère.
Ils riaient en entendant les adultes parler du mystérieux
Bonhomme, affirmant que personne ne l’avait vu depuis des
décennies.
Clara, tout juste âgée de neuf ans,
était cependant
plus craintive que son frère aîné. "Et
si
c’était vrai, Émile ? Si le Bonhomme
Sept Heures
existait vraiment ?" murmura Clara en regardant l’horloge de
la
cuisine qui marquait 18h45.
Émile, qui avait douze ans et un brin de
témérité, haussa les
épaules. "Les adultes
disent ça pour nous faire peur. Je parie que personne ne
l’a jamais vu. Viens, Clara, on va au lac avant
qu’il fasse
trop noir." Clara hésita. "Mais... il est presque sept
heures."
Émile roula les yeux. "Arrête de
t’inquiéter.
On sera revenus avant qu’il ne fasse complètement
nuit."
Le Pacte Brisé
Les enfants coururent jusqu’au lac, où les
derniers rayons
du soleil couchaient des reflets d’or sur l’eau
calme.
Le temps s’écoula plus vite qu’ils ne
l’avaient prévu.
L’horloge du clocher du village sonna sept coups lugubres, et
un vent glacé s’éleva soudain.
Clara attrapa le bras de son frère. "Émile ! On
doit rentrer tout de suite."
Émile fronça les sourcils, mais une
inquiétude naissante commençait à
l’envahir.
Ils se mirent à courir en direction de leur maison, mais
alors
qu’ils traversaient le champ bordant la forêt, une
ombre
surgit devant eux. Une voix grave et rauque résonna : "Vous
êtes en retard."
Le
Bonhomme et les Enfants
Les enfants s’arrêtèrent net.
Le Bonhomme Sept Heures était là, exactement
comme les légendes le décrivaient.
Sa cape noire ondulait dans le vent, et son visage, à
moitié caché dans l’ombre de son
chapeau, semblait
sculpté dans la pierre.
"Vous pensiez que je n’existais pas, hein ?" gronda-t-il,
s’appuyant sur sa canne.
Clara tremblait de tous ses membres, mais Émile, rassemblant
son courage, fit un pas en avant.
"On ne faisait que jouer! On ne voulait pas te défier."
Le Bonhomme inclina la tête.
"Les règles sont simples, petit. Après sept
heures, c’est mon domaine. Et ceux qui restent dehors..."
Il brandit son sac, qui semblait grouiller de quelque chose.
"Rejoignent ma collection."
Clara éclata en sanglots. "S’il vous
plaît, monsieur, laissez-nous partir!
On ne recommencera plus, c’est promis!"
Un silence tendu s’installa. Puis, contre toute attente, le
Bonhomme éclata d’un rire sourd.
"Toujours les mêmes excuses. Mais peut-être que je
peux
faire une exception. Que diriez-vous d’un marché
?"
Un
Défi Inattendu
Émile déglutit. "Quel genre de marché
?"
Le Bonhomme planta sa canne dans le sol.
"Je vous pose une énigme.
Si vous trouvez la réponse avant que ma cloche ne sonne
à nouveau, vous êtes libres.
Sinon..."
Il désigna son sac avec un sourire sinistre.
Clara regarda son frère avec des yeux implorants.
"On peut le faire, Émile. On doit essayer."
Le Bonhomme commença à réciter:
"Je cours sans jamais me fatiguer,
Je voyage sans jamais bouger,
Je suis invisible mais je guide vos vies.
Qui suis-je ?"
Le temps semblait suspendu.
Émile se mordit la lèvre, cherchant
désespérément une réponse.
Clara murmura, les yeux brillants d’une lueur
d’espoir: "Le temps, Émile. C’est le
temps."
Émile hocha la tête, convaincu. "C’est
ça. Le temps."
Le Bonhomme les fixa, un sourire énigmatique
étirant ses lèvres.
"Vous êtes plus malins que je ne le pensais."
Il fit un pas en arrière, sa silhouette
s’estompant dans l’obscurité.
"Cette fois, vous êtes libres. Mais souvenez-vous: je veille
toujours."
Leçons
Apprises
De retour chez eux, Clara et Émile se
réfugièrent
dans les bras de leurs parents, promettant de ne plus jamais rester
dehors après le coucher du soleil.
Et dans le village, la légende du Bonhomme Sept Heures
reprit vie.
Certains disaient que c’était une histoire pour
effrayer
les enfants, mais Clara et Émile savaient qu’il
était bien réel.
Chaque soir à 18h30, Clara regardait l’horloge
avec un frisson.
Car, dans les ombres, elle pouvait parfois entendre un rire grave et
rauque, accompagné du claquement d’une canne sur
le sol.
"Les règles sont simples..."
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