La
meilleure enseignante
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La
meilleure enseignante
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Il y a plusieurs années, Mme Nadeau, enseignante de 5e année, se tenait devant sa classe et fit un mensonge.
Elle affirma qu’elle aimait tous ses élèves de la
même manière, mais au fond, elle savait que ce
n’était pas vrai.
Parmi eux, Jules Stoddard, assis au premier rang, l’avait
particulièrement marquée. L’année
précédente, elle l’avait remarqué pour ses
vêtements négligés, son air distant, et son
comportement solitaire.
Il ne jouait pas avec les autres et avait souvent besoin d’un bain.
Elle éprouvait même une certaine satisfaction à lui
attribuer de mauvaises notes, marquées de grands X rouges.
Dans son école, les enseignants devaient consulter le dossier
scolaire de chaque élève. Mme Nadeau hésitait longtemps
à regarder le dossier de Jules, le réservant pour la fin.
Quand elle ouvrit enfin son dossier, elle fut surprise.
Sa maîtresse de première année avait écrit:
"Jules est un enfant intelligent, avec un rire facile. Il est soigneux
dans son travail et c’est un plaisir de l’avoir en classe."
Son enseignante de deuxième année avait noté:
"Jules est un excellent élève, aimé de ses
camarades, mais sa mère est gravement malade, ce qui complique
sa vie à la maison."
La maîtresse de troisième année avait
ajouté: "La mort de sa mère l’a beaucoup
affecté. Il fait de son mieux, mais son père ne
s’intéresse guère à lui, et cela se
ressent."
Enfin, en quatrième année, son enseignante avait
écrit: "Jules est renfermé, il n’a pas d’amis
et s’endort parfois en classe. Il montre peu
d’intérêt pour l’école."
À la lecture de ces remarques, Mme Nadeau se sentit honteuse.
Elle réalisa que le problème n’était pas
Jules, mais les épreuves qu’il traversait dans sa vie
personnelle.
À Noël, lorsque les élèves apportèrent
leurs cadeaux à l’enseignante, celui de Jules se
distinguait.
Emballé dans du papier de sac d’épicerie, son
présent contenait un bracelet en strass avec plusieurs pierres
manquantes et une petite bouteille de parfum.
Quelques élèves se moquèrent du cadeau, mais Mme
Nadeau les fit taire en louant la beauté du bracelet et en
appliquant le parfum sur son poignet.
Jules resta après la classe ce jour-là, juste assez
longtemps pour lui dire: "Aujourd’hui, vous sentez comme ma
mère le faisait."
Après son départ, Mme Nadeau s’assit à son bureau et pleura pendant une heure.
Ce jour-là marqua un tournant. Mme Nadeau changea sa manière d’enseigner.
Elle ne se contenta plus d’enseigner les matières
scolaires, mais commença à enseigner avec son cœur.
Elle prêta une attention particulière à Jules,
l’encouragea et l’aida à se concentrer sur ses
études.
Avec le temps, Jules devint plus réactif, et à la fin de
l’année scolaire, il était l’un des meilleurs
élèves de la classe.
Mme Nadeau, malgré son affirmation qu’elle aimait tous ses
élèves également, savait au fond
d’elle-même que Jules était devenu l’un de ses
préférés.
Quelques années plus tard, Mme Nadeau reçut une lettre de Jules.
Il lui écrivait pour lui dire qu’elle restait la meilleure
enseignante qu’il ait jamais eue. Six ans plus tard, une nouvelle
lettre arriva: Jules venait de terminer ses études secondaires,
troisième de sa classe, et réitérait son
admiration pour Mme Nadeau. Quatre ans après cela, une autre
lettre annonça qu’il était sur le point
d’obtenir son diplôme universitaire avec les plus grands
honneurs.
Il lui assurait encore une fois qu’elle était la meilleure enseignante qu’il ait jamais eue.
Quatre ans plus tard, Jules envoya une nouvelle lettre. Il expliquait
qu’après avoir obtenu son diplôme de licence, il
avait continué ses études et était maintenant Dr.
Jules F. Stoddard, médecin. Mais l’histoire ne
s’arrête pas là.
Au printemps suivant, Mme Nadeau reçut une dernière lettre de Jules.
Il lui annonçait qu’il allait se marier et que son père était décédé.
Il lui demandait si elle accepterait de s’asseoir à la place de sa mère lors de la cérémonie.
Mme Nadeau accepta avec émotion.
Le jour du mariage, elle arriva en portant le bracelet en strass que
Jules lui avait offert des années plus tôt, celui avec les
pierres manquantes, et elle s’assura de porter le parfum que
Jules avait reconnu comme étant celui de sa mère.
Lorsqu’ils se retrouvèrent après la
cérémonie, Dr. Stoddard lui murmura: "Merci, Mme Nadeau,
d’avoir cru en moi. Merci de m’avoir montré que je
pouvais faire une différence."
Les larmes aux yeux, Mme Nadeau lui répondit: "Jules, tu te trompes.
C’est toi qui m’as appris que je pouvais faire une différence.
Je ne savais pas comment enseigner avant de te rencontrer."
Et ainsi, Jules Stoddard, ce petit garçon négligé
et mal compris, avait non seulement trouvé sa voie, mais aussi
redonné à Mme Nadeau la vocation qu’elle avait,
sans le savoir, perdue.