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Jacob et les vers de la vie
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Jacob
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Dans la petite ville de Saint-Laurent, un endroit où tout le monde connaissait tout le monde, Jacob avait l’habitude de passer inaperçu.
À première vue, il était juste un adolescent obèse, avec des lunettes trop grandes et une passion dévorante pour la poésie.
Mais derrière son apparence, se cachait un monde de rimes et de métaphores.
Ses poèmes étaient souvent hilarants, parfois dévastateurs, mais toujours sincères.

Un jour, en entrant dans le CÉGEP, Jacob se sentit comme un naufragé sur une plage inconnue.
Les couloirs étaient remplis de visages souriants et de rires.
Tout le monde semblait s’entendre à merveille.
Tiraillé entre son désir de se fondre dans la masse et celui de se démarquer, il décida de rester fidèle à lui-même.
Armé de son carnet, il écrivit :

“Dans ce CÉGEP, je me sens perdu,
Chaque sourire m'éclipse, je suis à l’étroit,
Mais je verserai mes mots, pour éviter la berlue,
Car le cœur d’un poète est un feu en émoi.”

Lors de son premier cours de littérature, il rencontra Léonie, une fille à la chevelure flamboyante et au sourire contagieux.
Léonie était pétillante, un pur boute-en-train, et sa passion pour l’écriture était égale à celle de Jacob.
Elle s’approcha de lui après le cours.

Hey, tu es vraiment doué avec tes mots ! » s’exclama-t-elle, les yeux brillants d'enthousiasme. "T’as jamais pensé à les partager?"

Jacob, d’abord surpris par son enthousiasme, balbutia: "Je… je ne sais pas. Je les écris pour moi, pas pour les autres."

"Pourquoi pas? La poésie, c’est fait pour être partagé!
C’est comme un bon gâteau, ça doit circuler!"  répondit-elle en riant.

C’est ainsi qu’une amitié improbable naquit entre deux âmes en quête d'identité. Ensemble, ils décidèrent de participer à un concours de poésie du CÉGEP.
Les jours passèrent, et Jacob se sentait de plus en plus confiant.
Mais un événement inattendu changea la donne.

Lors d’un après-midi brumeux, Jacob reçut un message.
Son père, avec qui il avait une relation déjà tendue, lui annonçait qu’il allait divorcer. Dévasté, il se renferma sur lui-même, écrivant des poèmes sombres et tristes.

"Jacob, qu'est-ce qui ne va pas?" demanda Léonie un jour, le trouvant assis seul sur un banc, son carnet sur les genoux.

"C’est ma famille… Tout s’effondre. Je n’arrive pas à encaisser."
Son visage était marqué par l’inquiétude.

"Tu sais, la vie a ses hauts et ses bas. Mais toi, tu as ce don.
Écris à ce sujet, fais-en quelque chose de beau!" encouragea-t-elle.
"Les plus grands poètes ont souvent écrit dans la douleur."

Inspiré par ses mots, Jacob écrivit un poème déchirant qui l’aida à exprimer sa douleur et à se libérer de ce poids.
Le jour du concours arriva, et il monta sur scène.
Son cœur battait la chamade alors qu’il récitait :

“Lorsque le ciel pleure, mon cœur se serre,
Un éclat de tristesse, une flamme amère.
Mais chaque larme d’amour qui tombe,
Est une étoile nouvelle qui s'annonce.”

À la fin de sa performance, le silence s’installa dans la salle avant qu’un tonnerre d’applaudissements ne s’élève.
Jacob était ému, et finalement, il se sentit accepté pour qui il était.
Léonie le rejoignit sur scène, une larme au coin de l’œil.

"Bravo, Jacob! Tu avais raison. Le cœur d’un poète bat plus fort que n’importe quelle peur!" s’écria-t-elle, un grand sourire sur le visage.

Rempli de fierté et de chaleur, Jacob se tourna vers Léonie.
"Merci de m’avoir poussé à écrire. Sans toi, je ne serais pas ici aujourd’hui."

Désormais unis par leur passion pour l’écriture, Jacob et Léonie continuèrent à s’encourager mutuellement, affrontant ensemble les défis du CÉGEP.
Ils firent face à des premiers rendez-vous maladroits, des drames familiaux et le tumulte typique de l’adolescence.

Dans les semaines qui suivirent, Jacob apprit à aimer ses imperfections.
Même si la vie continuait de lui jouer des tours, il pouvait toujours compter sur la poésie pour exprimer ses émotions.
Alors que le printemps arrivait, une nouvelle fraîcheur envahit son cœur.

"On est parfois comme des vers de terre," plaisanta Léonie.
"On est au fond et on doit creuser pour sortir le meilleur de nous-mêmes!"

Jacob éclata de rire, les yeux brillants, réalisant qu’il n’était plus un naufragé, mais un poète en pleine croissance, naviguant à travers les mots et les émotions, avec Léonie à ses côtés.
Et là, sous le ciel azuré, il sut que pour grandir, il suffirait d’un peu de courage et beaucoup d’amour des mots.

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