Les
enseignants et enseignantes devraient avoir
une attitude positive le soir de la réunion des parents. La
rencontre de parents est le temps par excellence pour
présenter aux parents les intentions pédagogiques
que nous voulons réaliser durant l'année
scolaire. II est essentiel de capitaliser sur cette soirée
pour faire une première bonne impression.
Lors d'une
telle soirée, dans une
école intermédiaire, nombreux parents et moi
furent surpris d'entendre des enseignant(e)s traiter les
élèves de "bizarres", "étranges" et
"impolis". On nous avait promis que nos enfants seraient
auto-disciplinés lorsqu'ils(elles) parviendraient en 7e
année. Mais entretemps, "ils/elles refusent de respecter les
règlements" donc "personne ne veut enseigner la 7e
année".
L'absence
de décorum ne
représentait qu'un aspect de la plainte. Une enseignante
mentionnait que: "Ils/elles ne savent pas saisir les concepts". Une
autre ajouta que: "Ça ne sert rien d'enseigner des concepts;
moi je m'en tiens aux faits."
Pas contre,
on nous avait garanti que nos enfants
"maîtriseraient le curriculum". Un enseignant affirma: "Le
guide de l'enseignant mentionne qu'on doit consacrer six semaines sur
l'unité; j'ai passé six semaines sur
l'unité . Un autre se vantait que :"Je ne crois pas dans
cette approche progressive. Je m'en tiens aux
éléments de base du programme".
Par contre
cette enseignante n'avait pas une
définition claire du terme "éléments
de base" - qu'est-ce qu'ils contenaient, comment ils étaient
développés, leur nature, leur visée ou
leur contenu.
Quel
était le rôle de chaque
classe dans l'organisation totale de l'école? Qu'est-ce que
nos enfants ont a gagné
d'une
classe à l'autre?
Espérant
pouvoir "être
éclairés" sur cette situation, nous avons
rencontré des enseignant(e)s qui avaient comme devise: "Si
on ne peut pas ajouter un commentaire positif..." Certains
débutaient la soirée en disant: "J'ai un mal de
gorge et je ne puis parler beaucoup. C'est tout aussi bien puisqu'il n'
a pas grand chose à dire au sujet de ce cours. "Y-a-t-il des
questions?"
Tout en
regardant l'horloge qui indique qu'il
reste 5 minutes avant la fin de la session d'information, un enseignant
déclare: "Je ne puis penser à d'autre chose
à dire à ce moment. Est-ce qu'il y a des
questions? " Une autre enseignante quelque peu
désespérée déclare: "Ce
cours n'est vraiment pas indiqué pour des
élèves de 7e année. Y-a-t-il des
questions?"
Cette
dernière question qui peut paraître invitante pour
les parents n'est souvent qu'un moment utilisé par les
enseignant(e)s pour écourter la rencontre.
Suite
à un échange
plutôt négatif entre un enseignant et des parents,
un de ces derniers a demandé à l'enseignant: "Si
selon votre
opinion,
ce cours est si monotone et non-pertinent, pourquoi l'enseignez-vous?"
L'enseignant
répliqua: "C'est un cours obligatoire et je suis
qualifié pour l'enseigner".
Un
silence se fit dans la classe jusqu'à ce qu'il fut rompu par
une exclamation venant de l'arrière de la pièce:
"Non. non, non". Alors on se retourna pour remarquer un parent
agité qui continuait en disant: "Nous ne sommes pas venus
ici pour entendre ce genre de réponses;
n'êtes-vous pas embaucher pour enseigner à nos
enfants"? Bravo, ma chère dame, me dis-je à
moi-même.
Rassemblé
dans les corridors entre les
sessions, un groupe de parents s'interrogeaient à savoir
s'ils ne devraient quitter plutôt que d'aller aux autres
sessions. Mais que diraient-ils à leurs enfants qui les
avaient priés de venir.
Je me
dirigeai vers la prochaine classe. Une jeune
femme dynamique aux cheveux roux nous accueillit avec un sourire et
nous dit: "Je m'appelle Mademoiselle Boucher et j'ai beaucoup de
plaisir à enseigner cette classe. "
Avec
beaucoup d'aplomb, elle nous fit part du
programme qu'elle devait enseigner, des habiletés que les
élèves développeraient, des
procédures d'évaluation, des
règlements de conduite dans la classe et ceci sans jamais
utiliser de commentaires négatifs.
À la
cloche, je me joignis à
plusieurs autres parents pour m'empresser de lui donner la main.
Sur mon
chemin de retour, je me mis à
réfléchir sur l'expérience que je
venais de vivre. Ce n'était pas la première fois
que je prenais part à des rencontres de parents, par contre
je me trouvais toujours dans une situation de confrontation.
Je me suis
mise à penser: "Est-ce que
c'est vraiment ce que devrait être une soirée de
parents? Est-ce vrai de croire que les enseignant(e)s sont aussi
négatifs(ives)?"
Comme
enseignante, je comprends que les
enseignant(e)s vivent des frustrations mais agir de manière
négative n'aide pas notre cause. Au lieu de se mettre
à dos les parents, nous devrions nous en faire des
alliés en les aidant à comprendre le processus
éducationnel et en les encourageant à y prendre
une part active.
Ceci dit,
je vous offre les suggestions suivantes:
Guide de
base pour la soirée
des parents
1.
Souriez.
2.
Présentez-vous et souhaitez la bienvenue aux parents.
3.
Donnez un bref aperçu des matières à
enseigner.
4.
Dressez la liste des habiletés à
caractère organisationnel pour comprendre le contenu du
cours.
5.
Décrivez les méthodes que vous utilisez pour
développer des habiletés et comment vous les
intégrez à vos cours.
6.
Expliquez la nature et le but des cours d'études, des
devoirs et des tests.
7.
Expliquez les critères que vous utilisez pour
évaluer le rendement de l'élève.
8.
Si vous avez des difficultés à vous exprimer,
placez 3 - 7 sujets sur papier, faites-en des copies et distribuez-les
aux parents.
9.
Commencez sur une note positive. Exemples: "J'ai un bon groupe
d'élèves". "Je suis enchanté de
travailler avec vos enfants". Pratiquez-vous
si vous êtes gêné.
10.
Surtout ne défilez pas une liste de plaintes au sujet de
l'élève.
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